Le Football reste un vecteur de communion et de rapprochement entre les communautés. Mon expérience au Sud Cameroun, l’a une fois de plus démontrer.
Il faut parfois sortir de la ville et se déconnecter des réseaux sociaux pour comprendre que la splendeur de la vie réside aussi dans la simplicité des interactions humaines. De même, il ne faut pas beaucoup, pour unir des hommes aux idées et aspirations divergentes. A Mengong, ces principes de vie prennent un réel sens au contact des populations lors d’un match de football. Je suis allé au Sud Cameroun pour communiquer sur les activités de la #BelingaFoundation. Je me suis plutôt fait communiquer une leçon de savoir-vivre, une histoire de convivialité et du vivre ensemble.
Le vivre ensemble : une histoire de volonté et de sentiments
Le vivre ensemble est une notion citée abusivement dans la sphère sociopolitique camerounaise depuis quelques années. Généralement, c’est pour soit séduire occasionnellement un électorat pour un objectif éphémère d’obtention/consolidation de pouvoir ; soit pour absolument prouver un fait qui est paradoxalement distant de la réalité. Pourtant, loin des fanfaronnades des politiques tentant de théoriser de manière rafistolée cette notion, il est aisé de toucher du doigt ce concept durant la finale de coupe du Tournoi de la Fraternité Mireille Gracia. Parfois, pour résoudre les conflits intercommunautaires, il est mobilisé des arsenaux juridiques et étatiques. Alors que le football, à lui seul fait tomber les barrières humaines pour dresser des ponts entre les peuples. Langage universel, facilement compréhensible, le football reste un puissant vecteur de communion et d’unité.
J’ai vu à Mengong des ressortissants de différents villages sympathiser allégrement avec les « étrangers » sans tenir compte de l’appartenance communautaire. C’est admirable de voir les joueurs des équipes adverses s’embrasser et se congratulant du chemin parcouru jusqu’en finale. En plus, c’est exaltant de ressentir le vivre ensemble à travers une foule cosmopolite, chantant à l’unisson tchapeu tchapeu de Happy d’Efoulan.
La bonne ambiance d’un match de foot conduit à rapprocher les individus
La passion que suscite le football permet à tout visiteur au stade de s’imprégner directement de la dynamique du spectacle. A l’instar de l’intensité du jeu et l’animation contagieuse des supportrices constituant les fans clubs; la promptitude des ramasseurs de balles à entrer dans la brousse pour récupérer les ballons sans se soucier de la présence d’un serpent ; le sérieux des personnalités d’honneur vibrant au rythme d’un commentateur exulté par le jeu ; la maman assise au sol, allaitant son enfant regardant le match d’un œil intéressé.
Cette dynamique dans laquelle chaque acteur joue son rôle de manière particulière, participe à renforcer un sentiment de sécurité et d’appartenance à un même groupe. Venant d’un autre point cardinal du Cameroun, ce décor me rappelle mes vacances d’enfance à Loum lors des championnats de football.
Quoi de plus fédérateur que le football ?!
Depuis sa création, la pratique du ballon rond suscite un plus grand intérêt par rapport aux autres sports. C’est un phénomène culturel dont les impacts ne se limitent pas aux aires de jeu. Il va au-delà de l’exercice physique pour façonner les interactions humaines et transcender les différences de classes sociales et de genre. En effet, l’image des femmes assises près des hommes commentant le match, diffère de celle que j’ai eu le jour d’avant, lors de la soirée culturelle : Les hommes d’un côté jouant au songo’o tandis que les femmes de l’autre côté répétant des pas de danses.
En outre, le football est aussi particulier parce qu’il est la transposition de l’identité humaine. Il est facilement possible de cerner l’identité d’une communauté en la voyant faire lors d’un match de football. Il suffit de regarder jouer le numéro 15 de ‘2-0 de Mengong’, pour savoir qu’il est le chouchou des femmes dans son village. A chaque touché de balle, il suscite les olé de spectatrices qui n’hésitent pas à crier son nom à tout vent.
L’hospitalité remarquable et spontanée dont fait montre les populations de Mengong à notre arrivée au stade, témoigne aussi de la nature chaleureuse de ces habitants. Cet accueil rompt avec l’image des populations du Sud Cameroun ne fonctionnant au fuel du tribalisme tel qu’on veut nous faire croire dans les médias. Au contraire, il suffit de voir l’émulation sur le stade et en dehors pour comprendre que le football crée un environnement dans lequel les populations se rassemblent, échangent et planifient de travailler ensemble pour atteindre un but commun.
La fondation Belinga au cœur de la cohésion sociale
Dans un contexte dans lequel la pauvreté, l’analphabétisme et les litiges fonciers peuvent facilement dégénérer en conflits communautaires, l’expérience renouvelée du Tournoi de la Fraternité est salutaire. C’est une contribution significative à l’intégration sociale au niveau local. En effet, le contact physique, la ferveur des différents fans clubs, les commentaires en ‘Bulu’, les échanges des spectateurs entourant le stade démontrent que ces différentes communautés ont plus de points en commun que de points de divergences. D’ailleurs, les Etondo, les Endam, les Abieté, les Ndeng etc. ne sont-ils pas des cousins avec pour ancêtre commun Mbang Owon Mengong ?!
L’approche adoptée par la fondation Belinga en organisant un tournoi de football est remarquable. De manière consciente ou inconsciente, elle contribue à reconnaître et à faire respecter les diversités communautaires tout en luttant facilitant la cohabitation harmonieuse. Leurs actions participent à la construction permanente d’une architecture de solidarité et de rassemblement pour permettre l’épanouissement commun. Certainement, de telles initiatives pour le développement rural sont à encourager dans un contexte de décentralisation. Au final, la plupart d’arrondissements du Cameroun et d’Afrique ne sont pas différents de Mengong. C’est chez moi, c’est chez toi. #BiaSoMengong
3 Comments
Tchengang Djanja
J’avais jamais entendu parlé de Mengong auparavant. Merci beaucoup pour cet article .
Donald Tchiengue
Merci bien…
Carlo
mаgnificent points altogether, you simpply gained a logo neww reader.
What would yyou suggest in regarɗs to your put up that yⲟu ѕimply made
a feew Ԁays аgo? Any positive?